Elodie Royer et Yoann Gourmel sont invités pour quatre interventions au Plateau (1), l’espace parisien du Fonds régional d’art contemporain (Frac) d’Ile-de-France. Ils ne sont pas artistes, mais commissaires d’exposition. Spécificité : leurs propositions soulèvent aussi bien l’enthousiasme que l’agacement des critiques, sans laisser jamais personne indifférent. Ce qu’on leur reproche essentiellement : de porter l’accent sur leur propre virtuosité de commissaires plutôt que sur les œuvres, d’exposer pour envoyer des signes de reconnaissance sociale à leurs pairs. Ce qu’on aime (et qui est un peu la même chose) : qu’ils dérangent complètement les habitudes de visite en transformant le parcours en expérience poétique, en faisant œuvre eux-mêmes.
Yoann Gourmel, 32 ans, a étudié la médiation culturelle et la communication avant de suivre une formation curatoriale à l’université de Rennes. Après un cursus de cinéma à la fac, Elodie Royer, 32 ans itou, s’est dirigée vers l’ingénierie culturelle, options métiers de l’exposition et histoire de l’art. Puis elle s’est spécialisée à la Sorbonne en art contemporain et a également suivi une formation curatoriale.
Au Plateau, ils ont déjà donné trois expositions. En cours, «les Fleurs américaines», raconte sous forme de fable la prise de pouvoir des Etats-Unis dans l’histoire de l’art moderne. On y voit essentiellement des copies grossières de tableaux canoniques (Matisse, Picasso, etc.) à différentes échelles. Ce faux musée est une œuvre en