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Mickey, procédurier maousse

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A l’exemple de l’affaire qui, dans les années 70, l’a opposée au comics satirique «Air Pirates», la firme Disney a toujours défendu âprement ses intérêts.
publié le 28 janvier 2013 à 21h36

Heureuse idée, de la part de l'équipe de The Perfect American que d'avoir laissé de côté toutes les figures tutélaires de l'univers Disney. Pas de Mickey ni de Donald, encore moins de Picsou dans l'opéra de Philip Glass. Il faut dire que Disney, depuis sa transformation en multinationale du divertissement familial au milieu du XXe siècle, n'a jamais hésité à se lancer dans de plus ou moins glorieuses batailles judiciaires afin de protéger son patrimoine graphique (Mickey et compagnie, donc) et ses intérêts économiques.

Banane. On ne compte ainsi plus les procès et coups de pression contre des maisons de retraite ou des crèches qui avaient eu le malheur de peindre Blanche Neige ou la Petite Sirène sur un mur. Citons aussi le canard suédois Arne Anka, héros d'une bande dessinée d'Alexander Barks, attaqué pour sa ressemblance avec Donald Duck… Il finira, dans l'histoire, par subir une chirurgie esthétique avant de se coller un faux bec de Donald sur le visage dans un geste de provocation.

Mais la plus rocambolesque des aventures judiciaires menées par la firme hollywoodienne reste celle déclenchée, volontairement, par le dessinateur Dan O'Neill et son groupe des Air Pirates, au début des années 70. Bien décidé à en découdre avec le symbole ultime du capitalisme déguisé en amusement pour petits et grands, le casse-cou O'Neill lance alors le comics satirique Air Pirates Funnies pendant l'été 1971 : en deux numéros seulement, aujourd'hui