Désormais aussi immuable que le beaujolais nouveau, ou le Libé tout en BD spécial Angoulême (jeudi, au fait), la création des étudiants du Centre national des arts du cirque (Cnac) de Châlons-en-Champagne prend chaque année ses quartiers d'hiver à la Villette. Celui de la 24e promotion s'intitule Pulsions et sa conception, qui échoit toujours à quelqu'un n'appartenant pas à la sphère circassienne, incombe cette fois au metteur en scène de théâtre et d'opéra Laurent Laffargue.
Qui tente ainsi d'élever le débat : «Mon intuition initiale s'est dirigée vers les sept péchés capitaux. Sans doute parce que le cirque porte en lui une force transgressive, qu'il exprime quelque chose de très archaïque de la condition humaine, en ce qu'il se mesure à la pesanteur, à la mort, à la peur, à la quête de dépassement, aux limites qu'éprouve universellement l'humain.»
Cela posé, Pulsions révise une dizaine de disciplines (trapèze, sangles, mât chinois, portique coréen…), inégalement investies par 17 jeunes artistes moitié français, moitié étrangers (belges, espagnols…). Au cœur du dispositif, le corps apparaît parfois dans le plus simple appareil (d'où incitation paradoxale à ne pas emmener les gosses), tandis que la mise en scène, assez sophistiquée, voire limite confuse dans sa volonté de brasser les genres - théâtre, peinture, vidéo… (référence à Bosch, images de concours de mini-miss, du cannibalesque combat de boxe Tyson/Holyfield…) - compense