Encore un tourniquet. En vogue dans les années 70, les plateaux tournants sont de retour. Stéphane Braunschweig y a volontiers recours à la Colline, qu'il dirige. Invité, Richard Brunel, directeur du centre dramatique national de Valence, utilise ce procédé pour sa mise en scène des Criminels de Ferdinand Bruckner (1). Avec un succès relatif : c'est quand le décor s'arrête de tourner, au deuxième acte, que son spectacle est le plus réussi. Pour autant, l'option giratoire n'est pas absurde. Les Criminels se déroule en grande partie dans un immeuble de Berlin, en Vie mode d'emploi avant l'heure, ramassée sur deux, trois jours des années 20, avec une intrigue qui saute d'un étage à l'autre pour se faufiler dans les appartements. La structure circulaire favorise les changements de lieux, mais engendre un genre de monotonie qui brouille les repères.
Drôle. Moins joué en France ces dernières années que son compatriote et contemporain Ödön von Horváth, Ferdinand Bruckner, aussi auteur de Maladie de la jeunesse (1926), mêle dans les Criminels vaudeville et fait divers, comédie et théâtre politique, comme s'il superposait non seulement les scènes mais les genres théâtraux. Et les thèmes : lutte des classes, obsession pour l'argent, répression de l'homosexualité, la pièce tire de nombreux fils, le sexe - et le qui couche avec qui - occupant du reste une place essentielle.
C’est au fait une histoire de cou