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Critique

«Acrobates», la ligue de Champion

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Cirque . La vie et l’œuvre de Fabrice Champion, tétraplégique mort halluciné au Pérou, mises en lumière par ses anciens partenaires.
publié le 21 février 2013 à 20h46

Fabrice Champion est mort à 39 ans lors d'un rituel chamanique au Pérou. C'était il y a un peu plus d'un an, dans la nuit du 25 au 26 novembre 2011. Mauvais trip à l'ayahuasca (une décoction hallucinogène à base de liane d'Amazonie), «voyage intérieur» sans retour, fin de parcours pour un garçon qui semble avoir laissé à ses proches un monde singulièrement dépeuplé. Et ce vide ne veut tellement pas se refermer que, grâce aux efforts de quatre de ses amis, Fabrice Champion renaît sur la scène du Monfort, à Paris, dans Acrobates, un autre genre de cérémonie.

Thérapeute. Si «Fabou» était parti au Pérou seul dans sa chaise roulante, c'est parce qu'il voulait retrouver confiance en lui. Il préparait avec deux jeunes acrobates un spectacle de danse où il allait redevenir artiste, mais qu'allait penser le public de son corps d'infirme ? N'était-ce pas trop ambitieux que de vouloir remonter sur une scène ? Acrobate trapéziste, Champion avait fait partie de l'aventure des Arts Sauts, compagnie de trapèze volant freestyle qui, entre sa création en 1993 et son autodissolution en 2007, fit sortir la voltige des chapiteaux communs.

En mai 2004, lors d'une répétition, il percute son partenaire en plein vol. Chute. Tétraplégie. Désespoir. Mais comme le garçon avait une énergie et un optimisme surnaturels, il décide de se battre pour retrouver les airs. Il part à Moscou suivre une longue rééducation dans la clinique du Dr Vale