Le titre de cette chronique emprunte aujourd'hui celui d'un roman plutôt digne que signa jadis la ci-devant Aurélie Filippetti, dans un temps qu'elle n'était pas préposée à la répartition des aumônes de Google, ni à faire potiche culturelle dans un gouvernement de mollusques. Je songeais à cela, l'autre jour, en apercevant dans le poste l'ex-écrivain devenu ministre occupée à accrocher au col de l'acteur Bruce «Die Hard» Willis une breloque de commandeur des Arts et des Lettres. Ça aussi, on dit que c'est un métier.
Et je songeais à ce temps-là et à ce titre-là d’avant, quand la classe ouvrière était pour Madame Filippetti autre chose qu’un reste de minerai électoral. J’y songeais d’autant plus que l’actualité la concassait, la classe ouvrière, dans les plans de licenciements décrétés avec un cruel allant et le cynisme sans pareil d’un Carlos Ghosn, tandis que l’actualité s’affichait surtout familiale; tout au long du lent accouchement législatif d’un mariage dit «pour tous», puis durant les quatre jours qu’un peu sympathique «papa privé d’enfant» passa perché sur une grue de Nantes, faisant à sa cause une publicité médiocre. Elle avait été bruyamment œcuménique lors de l’annonce de la retraite anticipée d’un pape (1). Et elle avait été plus spectaculairement alimentaire que spéculative, à travers une carambouille de viande de cheval montée par des traders et achevée par des faussaires, dans la lucrative mais peu ragoûtante tambouille continentale de la concurrence «