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Libération

Bazar autour des Beaux-Arts de Rouen

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Polémique . Artistes et intellectuels protestent contre le projet de déménagement de l’école en périphérie.
publié le 22 février 2013 à 22h46

Emotion à Rouen : la décision d’Yvon Robert, maire (PS) de la ville de Seine-Maritime, de déménager l’école des Beaux-Arts du centre-ville vers la périphérie, dans les locaux du collège Jean-Giraudoux, qui doit fermer au mois de juin, fait polémique.

Une pétition, signée par plusieurs dizaines d'artistes et d'intellectuels de renom (1), dont Daniel Buren, Sophie Calle, Gérard Garouste, Annette Messager, Anri Sala, Pierre Soulages, Jean-Christophe Bailly ou Georges Didi-Huberman, s'élève contre un projet qui isolerait «l'école loin du musée des Beaux-Arts et des différents lieux d'art contemporain présents dans le centre et entraînerait une perte d'attractivité certaine pour ses invités, pour les professeurs recrutés à l'avenir et surtout pour ses étudiants». Les signataires dénoncent aussi une absence de concertation de la mairie et réclament «qu'une étude soit menée qui examine objectivement toutes les options possibles».

Ghettoïsation. Fondée en 1741, l'Ecole des beaux-arts de Rouen est aujourd'hui jumelée administrativement avec celle du Havre sous le nom d'Ecole supérieure d'art et de design (Esadhar). Elle est installée depuis soixante-dix ans dans les locaux historiques de l'aître Saint-Maclou, un ossuaire du XVIe siècle qui a besoin d'être restauré. Situé à la Grand'Mare, quartier marginalisé dans les Hauts de Rouen, le collège Jean-Giraudoux, conçu pour accueillir 400 élèves, n'a plus que 147 inscrits c