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Libération

Un feu d’artifices kitsch et fait maison

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Une exposition rassemble à Paris une profusion d’images récupérées sur les profils Facebook du Sahel.
par S.Fa.
publié le 1er mars 2013 à 19h07

En recherchant les musiciens dont il a sélectionné les chansons pour ses compilations, Christopher Kirkley s'est retrouvé plongé dans les profils Facebook du Sahel, où foisonnent des images faites maison, colorées et kitsch, qui sont elles aussi l'expression de la naissance d'une culture numérique. Il a entrepris de les rassembler dans une exposition en ligne, transportée in real life à Portland, aux Etats-Unis, puis jusqu'au 14 avril à Paris (1).

«Comme les nouvelles musiques qui circulent dans les téléphones portables, ces images sont créées sans aucun préjugé, commente l'Américain. Ce sont des allégories et des fantasmes qu'il ne faut pas intellectualiser plus que de besoin. C'est du fun.» Mais du fun qui interpelle. On trouve ainsi dans ces images des jeunes filles et des jeunes hommes, la silhouette grossièrement détourée, télétransportés dans des décors paradisiaques, chevauchant des tigres, côtoyant des stars de la musique ou du football, affublés d'ailes et de superpouvoirs, voire revendiquant une indépendance politique.

«C'est un processus très classique qui renvoie à la naissance d'Internet, analyse Olia Lialina, auteure de Still There, un ouvrage disponible en ligne (2) dans lequel elle retrace l'histoire du folklore du Web. Ces images sont typiques des utilisateurs qui découvrent un logiciel et s'en servent sans en modifier aucune option. On a ainsi des collages, des superpositions, un foisonnement glitter. Nous somm