Menu
Libération

«EntreVues» dans le brouillard

Article réservé aux abonnés
CDD . La non-reconduction de la directrice du festival de cinéma de Belfort soulève des interrogations.
publié le 13 mars 2013 à 20h56

Prendre un nouvel élan et de nouvelles orientations, c’est toujours bien. Sauf lorsque c’est une mairie qui annonce cela à la déléguée générale et directrice artistique d’un des festivals défricheurs de cinéma, auquel on doit l’émergence d’Abdellatif Kechiche, João Pedro Rodrigues, Albert Serra, Tariq Teguia ou Nicolás Pereda.

Car quand une tête chercheuse prend de nouvelles orientations, en langage politico-économique, ce n'est généralement pas pour être plus pointue, mais plus émoussée. Catherine Bizern, à la tête d'EntreVues à Belfort depuis 2006, a ainsi appris par courrier daté du 8 février que son CDD annuel de huit mois n'était pas reconduit. Il est étrange que Cinémas d'aujourd'hui, qui gère le festival, ne l'ait pas signifié plus tôt à l'intéressée, d'autant que l'association s'est fendue le 13 février, soit cinq jours après sa lettre de remerciement, de la publication d'un bilan d'autofélicitation dithyrambique. Catherine Bizern avait en particulier ouvert le festival au jeune public local et organisé depuis deux ans des projections pour les exploitants du Grand Est. «Mais "qui paie décide"», écrit-elle dans un mail adressé aux professionnels et amis avec qui elle a travaillé. «La phrase d'Orson Welles qui l'an dernier ouvrait mon éditorial et illustrait la programmation, "L'argent guide le monde mais n'a aucune valeur" était, semble-t-il, prémonito