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Libération

Tactiques sur un plateau

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Le «Jeu de la guerre», conçu en 1956 par l’auteur, friand de stratégies, est l’emblème du parcours de la BNF.
publié le 26 mars 2013 à 21h16
(mis à jour le 27 mars 2013 à 11h37)

C'est le «clou», comme on le dit d'un spectacle... Un ensemble indéniablement prenant de l'exposition, dans lequel semblent se côtoyer l'enfance et la rouerie, la stratégie et le jeu, la révolution et la théorie. Au centre de la salle, aux côtés de soldats de plomb, l'un des cinq exemplaires - fait maison, en 1978 - du Jeu de la guerre, avec ses 34 pièces. Dans une note inédite et non datée, Debord reconnaît : «J'ai un côté tout à fait puéril, et je m'en réjouis : les cartes, les kriegspiel, les soldats de plomb. J'ai aimé aussi des jeux plus grands : l'art, les villes, le bouleversement d'une société.»

Pions stylisés. L'un des enseignements des archives Debord tient dans la découverte de l'ampleur que prenait chez lui le goût de la stratégie militaire. Un tiers des fiches de lecture sont regroupées sur ce thème, comme un tiers de sa bibliothèque. Et dès 1956, il imagine ce jeu de stratégie, plutôt de guerre de mouvement, avec un plateau de cuivre et des pions stylisés. Les deux adversaires doivent placer leurs pions en début de partie sans connaître le plan de l'ennemi, contrairement aux échecs (1). Son principe : «Le but de chaque camp est la destruction du potentiel militaire de l'autre. Ce résultat peut être obtenu soit par la destruction de toutes les unités combattantes, soit par la prise des deux arsenaux de l'ennemi.»

Les 500 cases du plateau sont structurées par des lignes de communication qui rayonnent