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Libération

Un phare ouest pour l’art contemporain

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De l’arte povera au land art, l’institution girondine a balayé la plupart des courants de la modernité.
publié le 31 mars 2013 à 19h16

Le CAPC fut une sorte de Frac (fonds régional d’art contemporain) avant l’heure. Créé en 1973 par Jean-Louis Froment, il est d’abord itinérant, va vers le public, proposant des expositions à la chambre de commerce, dans les jardins, à la base sous-marine (1). En 1975, il monte sur quatre roues avec l’Artbus, pour aller sensibiliser les jeunes à la création. On fabrique des «boîtes» thématiques pour les écoles maternelles et les primaires.

Le CAPC, c'est aussi une cathédrale industrielle, puisqu'il habite dans 3 000 m2 de l'entrepôt Lainé, un ancien dock portuaire de denrées coloniales, datant du début du XIXe siècle. Il paraît que les touristes étrangers s'attardent parfois en haut de la nef pour crier le nom d'Esmeralda. C'est aussi un dédale propice aux surprises, qui se termine au bout de deux étages par le café Andrée-Putman, installé sur les terrasses. Denis Valode et Jean Pistre ont également rénové le bâtiment.

Travelling. En 1984, le CAPC devient le musée d'art contemporain de la ville de Bordeaux. Si le lieu avait ouvert avec Viallat, Warhol ou Boltanski, ses collections s'étoffent au gré des expositions monographiques ou thématiques. Les années 80 sont ainsi celles de l'acquisition d'arte povera, d'art conceptuel, minimal, de land art, mais aussi celles du triomphe de la figuration libre (Combas, Boisrond, Di Rosa) et du néoexpressionnisme (Kiefer, Barceló, Cucchi). Certaines œuvres du fonds s'insèrent dans