C’est une personnalité éminente du monde musical qui vient de disparaître, mais surtout un homme dont le charme et l’élégance séduisaient.
«L'époque des tyrans est révolue, les orchestres actuels cherchent avant tout à partager savoir et énergie avec leur chef. Et diriger, c'est aussi prendre du plaisir à voir des musiciens jouer en confiance avec vous», nous déclara naguère celui qui dirigeait le London Symphony Orchestra depuis 1985, après avoir été pendant quinze ans le patron de Covent Garden, l'Opéra royal de Londres.
C’était un spécialiste de Mozart, Beethoven, Britten, Richard Strauss, Sibelius, et surtout de Berlioz, dont il fit, après Thomas Beecham, découvrir la musique aux Anglais, et même aux Français.
Ce qu'il aimait, chez ce compositeur dont il a livré de nombreux enregistrements, c'était «la nouveauté de son style mélodique, la couleur et le parfum de sa musique», un «caractère imaginatif et imprévisible», ainsi qu'une «façon de se détourner, sans l'abandonner, du style classique» : «N'étant pas pianiste, Berlioz ne se sentait pas lié à des règles de progression harmonique et n'hésitait pas à employer des nouveaux styles de cadences venus de la musique modale. A l'instar de Shakespeare, il n'était prisonnier d'aucun système, ce qui explique que nous l'aimions en Angleterre.» Clarinettiste de formation, ce natif de Weybridge (Surrey, Angleterre) disait avoir tout appris de Mozart : «Proportions, énergie, souffle, espace, et