Simone avait 12 ans, l’âge de lire des romans, quand son père Pierre Probst l’a croquée, habillée d’une salopette rouge et coiffée avec des couettes blondinettes. C’était il y a soixante ans. L’iconique personnage de Caroline, intrépide garçon manqué, venait de naître. Fin prête à enchaîner des aventures en Ecosse, à la ferme, en randonnée ou au ski avec sa troupe de copains au petit poil : Pouf le chat frimeur, Pipo le chien malin, Pitou la panthère flemmarde, ou encore Boum l’ours, aussi morfal que pataud.
Vintage. Aujourd'hui, Simone a 72 ans. Pierre Probst n'est plus (il aurait eu 100 ans cette année), mais Caroline et ses albums survivent bien (80 000 exemplaires vendus par an). Mieux, ils revivent. Les voilà réédités, dans un nouveau format, plus petit et souple, vintage à souhait, au prix modique de 3,50 euros l'épisode, tandis que reparaît pour les vieux nostalgiques et les collectionneurs le tout premier album, Une fête chez Caroline, dans son grand format d'origine. Touche chic sur cet anniversaire délicieusement régressif, Caroline fait l'objet d'une exposition (1), relookée en pépette modeuse par une trentaine de créateurs (Chantal Thomass, Christian Lacroix, Anne-Valérie Hash, Rara Jarmon…).
Bien joué Hachette ? Caroline, un rien assoupie depuis quelques années (en gros, la génération âgée de 10 à 20 ans aujourd’hui est passée à côté de l’héroïne en salopette), va-t-elle enfin parvenir à faire la nique à Martine la nu