Il y a foule devant le 37 Dekabristov Street, comme chaque fois que Valery Gergiev y dirige. Six ans déjà que le Mariinsky Concert Hall a été inauguré, en présence de Vladimir Poutine et d’un aréopage de ministres, dans ce qui fut auparavant l’atelier des décors du Théâtre Mariinsky, le légendaire opéra de Saint-Pétersbourg.
L'incendie qui ravagea cet atelier en 2003, détruisant tous les décors et costumes qui y étaient entreposés, a épargné la façade principale, dessinée en 1917 par Viktor Schröter. C'est le seul élément historique de cet auditorium symphonique, construit par Xavier Fabre et répondant aux exigences techniques et acoustiques les plus modernes. S'il ne contient que 1 100 places, ce n'est pas par crainte de manquer de mélomanes pour le remplir, mais parce que Gergiev souhaitait avoir le meilleur écrin pour son orchestre. Lorsqu'on le visita pour la première fois, il nous expliqua : «J'ai demandé à M. Yasuhisa Toyota : "Quelle est la jauge pour obtenir la meilleure acoustique du monde, 2 500 ? 2000 ? 1500 ?" Et il m'a répondu : "Non, encore moins : 1 100." Et j'ai dit : "D'accord"».
A l’intérieur du violoncelle
Le directeur de la firme Nagata Acoustics, responsable du son d'une cinquantaine d'auditoriums construits ces dernières années dans le monde, a tenu ses engagements : le Mariinsky Concert Hall se classe juste derrière les grandes salles historiques de la planète - le Musikverein de Vienne, le Boston Symphony Hall, le Concertgebouw d'Amsterdam, le Carnegie Hall -, mais devant