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Libération

La vie est mal faite

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par Rebecca Lighieri
publié le 3 mai 2013 à 19h36

Samedi Shatterday

«Lundi. Moi. Mardi. Moi. Mercredi. Moi. Jeudi. Moi.», Gombrowicz, Journal. «All moanday, tearsday, wailsday, thumpsday, frighteday, shatterday», Joyce, Finnegan's Wake.

Voilà, c’est sous l’égide de Gombrowicz et de Joyce que je vais tenir mon journal de la semaine, entre égocentrisme obligé, et chagrin circonstancié.

Dimanche Jour ouvrable

Chez Joyce, pas de dimanche qui tienne, rien que des jours ouvrables. Le président du Conseil Enrico Letta a annoncé hier la composition de son nouveau gouvernement, dit de «coalition» - avec Angelino Alfano en vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur. Opportunément sondés par l'Ifop, et sans doute galvanisés par l'exemple italien, quatre Français sur cinq se déclarent favorables à un gouvernement d'union nationale, gauche et droite main dans la main, pour lutter contre la crise. Cap au pire et en avant toutes. Nous tenons là le moyen d'édulcorer plus encore un gouvernement déjà rose très pâle et déjà commis dans tous les renoncements et toutes les abjurations : exit le droit de vote des étrangers, exit la relance de la croissance, exit la réorientation de l'Union européenne, exit l'amnistie des syndicalistes, exit l'imposition à 75% des très hauts revenus - et vive l'austérité ad vitam, vive l'accroissement des inégalités, vive la crise…

Lundi Moanday

Toute mon enfance, j'ai lu et relu Boy, de Christine de Rivoyre, dans une édition de poche à la couverture ciel et parme. L'héroïne, Hildegarde Bertaud-Barèges, avait à peu près mon âge.