Marc Armengaud est architecte et commissaire de l’exposition «la Métropole fantôme». Un travail historique et urbain, qu’il a aussi préparé pendant quatre ans en arpentant, de nuit, la métropole parisienne. Des traversées accomplies à plusieurs, avec photos, rencontres et relevés de ce qui vit la nuit.
Pourquoi avoir organisé ces marches ?
Je ne pense pas que l’approche historique suffise, même si la vie nocturne a toujours été le ferment des avant-gardes. La nuit à Paris a été un peu étudiée, mais il n’existe aucune donnée sur celle de la métropole, de la banlieue. C’est le vide sidéral. Notre agence, AWP, travaille sur la reconfiguration territoriale et notre matériau de base, c’est le «déjà là». Nous nous sommes donc dit qu’il y avait des habitants et des usagers de la nuit qu’il fallait arriver à rencontrer. Depuis 2005, nous avons fait une trentaine de marches. On invite des gens qui se sentent concernés - en premier lieu, les étudiants en architecture. Ils habitent en banlieue, n’ont pas l’argent qu’il faut pour profiter de la nuit à Paris, prennent le Noctilien, le Vélib’. Ils vivent nécessairement une nuit métropolitaine. Les administrations, des élus, des chercheurs mais aussi des artistes, ont participé à ces marches. Des gens qui s’intéressent à ce sujet, il n’y en a pas beaucoup. On les compte sur les doigts de la main et on se connaît tous.
Quelle est la méthode ?
Au début, on naviguait tous ensemble mais on se retrouvait comme une meute de touristes, c’était ridicule. Alors, on a composé des petits groupes. Et, c’est sympto