Les festivaliers qui arpentaient, hier encore, la Croisette, les starlettes en quête de célébrité et Steven Spielberg, qui présida cette année le jury de la compétition officielle, ignorent sans doute qu’ils doivent leur présence commune, sur la Côte d’Azur, comme à chaque fin du mois de mai, à Jean Zay.
Qu'ils se rassurent, même Jean-Luc Mélenchon ne le savait pas. Alors qu'il se trouvait «en mission» à Cannes, le dirigeant du Parti de Gauche déclara que le festival devait sa création, en 1946 à «la CGT, [aux] communistes et [aux] socialistes». Si la première édition s'est effectivement tenue en 1946, la date de création du festival est antérieure au déclenchement du second conflit mondial et la décision fut prise par le gouvernement du Front Populaire. C'est plus précisément au ministre radical de l'Education nationale, Jean Zay, qu'il revint d'attribuer une telle initiative.
Lors de la dernière campagne présidentielle, le candidat François Hollande, au cours d’un déplacement à Orléans, sur le thème de l’éducation, avait salué son œuvre réformatrice. Chaque année, depuis 2005, le Parti radical de gauche organise un prix littéraire, le Prix Jean-Zay, qui récompense un ouvrage consacré aux thèmes de la laïcité et des valeurs républicaines. De même, le 23 mai une plaque rendant hommage à son action a été dévoilée au sein du Palais des festivals.
En dépit de ces manifestations, cette figure politique demeure aujourd’hui trop méconnue. Il convient de remédier à cette inju