La voix du muezzin couvre le chant du coq. Le soleil se lève sur le village de Toubab Dialaw, au bord de l'océan, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Dakar. Certains pêcheurs lébu ont déjà pris la mer, comme la plupart de ceux qui peuplent une grande partie de la côte. Située au-dessus du village avec vue sur la lagune, l'Ecole des Sables, centre international de danses africaines, s'éveille lentement. Sans le son omniprésent des sabars (instruments de percussions typiquement sénégalais), qui rythme cours et entraînements, la nature impose ici son silence. Une brise caresse la grande bâche qui protège du soleil un studio de plein air à même le sable. Les élèves africains et ceux de l'école bruxelloise PARTS (Performing Arts Research and Training Studios), d'Anne Teresa De Keersmaeker, sortent de leurs cases en dur, simples mais confortables. Direction la cantine où le petit déjeuner est prêt, Adama menant sa troupe de cuisinières d'une main de maître.
La danseuse-chorégraphe franco-sénégalaise Germaine Acogny, 69 ans, qui a conçu ce centre avec son mari Helmut Vogt, est déjà partie crapahuter dans la brousse, emmenant un groupe de touristes dans son sillage. Des élèves se croisent pour proposer de courtes chorégraphies à la fin de leur stage. Tous respirent la bonne humeur, même s’ils sont brûlés par le soleil, attaqués par les moustiques, ou parfois accablés par la chaleur. Car ce site, et la qualité de l’enseignement mêlant plusieurs techniques de la traditi