Le Tarmac, la scène internationale francophone installée depuis juillet 2011 dans les bâtiments de l’ancien TEP, fait un sérieux boulot, notamment avec les jeunes artistes. Sillonnant les continents, de l’Afrique à l’Asie, Valérie Baran, la directrice, est à l’écoute des moindres mouvements qui disent mieux que cent discours l’humeur de générations pour qui tradition et modernité ne sont plus un souci. En faisant place à la danse jusqu’au 6 juillet, le Tarmac braque ses projecteurs sur des spectacles personnels qui disent l’état du monde.
«Egarement». Entre le Burkina Faso, où il s'est formé au sein de la compagnie Feeren, la Belgique, où il a dansé pour Alain Platel ou Sidi Larbi Cherkaoui, et la France, où il est régulièrement invité et réside avec sa femme burkinabée et sa fille de 13 ans, Serge-Aimé Coulibaly, 41 ans, a conçu un solo pour le Tarmac. «Je n'arrêtais pas, entre mes spectacles, les tournées, les actions de sensibilisation, j'avais besoin de me recentrer. La disparition de la chanteuse et danseuse de ma compagnie Djeneba Koné, tuée en voiture, a renforcé cette sensation d'égarement. J'ai failli arrêter.»
Fadjiri, son solo, est connecté sur la mort. Il a pensé au fusillé de Goya qui lève les bras face aux armes et a utilisé en ouverture de son spectacle la musique de Bach du Jeune Homme et la Mort que Roland Petit créa en 1946. Seul avec la gestuelle qu'on lui connaît, qui va du c