Sur la scène de la Belle Etoile, à Saint-Denis, il est 14 heures, une petite trentaine d’enfants en costumes s’étirent et se concentrent. Ils habitent le quartier, un quartier populaire en pleine rénovation. Ils ont entre 6 et 13 ans et commencent une répétition publique de la nouvelle création de la compagnie de théâtre Tamèrantong ! Une histoire de Tziganes qui arrivent dans un village où l’on ne veut pas d’eux, une histoire d’amour aussi, qui ne va pas de soi, entre une Bohémienne et un aristocrate.
Cow-boys. Depuis la scène, Christine Pellicane, fondatrice de la compagnie, explique aux classes du quartier venues assister aux répétitions le sens du spectacle. «Cette histoire parle du rejet et du mépris que subissent les gens du voyage. Mais aussi, plus largement, de la souffrance des étrangers, du racisme, des personnes qui se sentent déracinées.» Dans cette ville depuis toujours terre d'accueil des étrangers en France, chacun sait de quoi elle parle. Christine Pellicane aurait pu prononcer ces mots pour bien d'autres précédentes créations de Tamèrantong !
Depuis vingt ans, cette compagnie particulière parle de tolérance, de diversité, d’exclusion avec les enfants des quartiers populaires. Elle parle aussi d’exigence artistique, de travail, d’ambition. Un discours qui, sur scène, se transforme en une incroyable énergie. Il y est question de pirates, de cow-boys, de chevaliers et de prince