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Libération
Forum Île-de-France

[15 h ] Daïka à la Goutte d’Or, quartier à tisser

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publié le 20 juin 2013 à 19h07

Magnifier le bleu de travail pour en faire un objet de convoitise, subtil et apprêté. Sortir de l’ombre ces petites mains ouvrières pour en fixer l’intensité lumineuse : des reflets bleu Klein résolument haute couture. C’est le leitmotiv de la styliste Sakina M’Sa, qui recycle et réécrit une mode désormais ouverte à tous.

Ronron. Le patchwork se tisse au cœur de la Goutte d'Or, quartier cosmopolite du XVIIIe arrondissement de Paris. Comorienne d'origine, passée par les quartiers nord de Marseille, Sakina M'Sa s'est nichée dans cette «zone de sécurité prioritaire» avec une impression de retour au pays. Cultivant une savoureuse poésie de l'ordinaire, sa marque fédère l'association de médiation culturelle Daïka à une entreprise d'insertion «par le beau».

Installé dans la rue des Gardes, l’atelier-boutique de la créatrice accueille chaque semaine Lamia, Brigitte, Fatima ou Eglantine. Tous les lundis, entre 14 heures et 18 heures, ces mamans du quartier s’accordent un intermède autour de la couture. Sur du papier kraft, les apprenties stylistes commencent par fabriquer un «panneau d’inspiration» en découpant des silhouettes dans des magazines. Elles emprunteront ces matières et ces couleurs pour customiser un tee-shirt récupéré au fond de leur placard. Dans le ronron des machines à coudre, on parle tantôt arabe, tantôt français.

Langue. Pour ce cycle d'une dizaine de rencontres, l'association Daïk