«Mais ça existe, un paysage en banlieue ? Et un paysage de banlieue ?» fait mine de s'interroger Dominique Falcoz, administratrice du Théâtre de la nuit. Oui. Démonstration grâce aux Balades sonores d'Arcueil organisées par le théâtre et la ville. Pendant deux heures, les visiteurs arpentent Arcueil en écoutant des commentaires enregistrés sur un MP3. Aujourd'hui, une vingtaine de personnes attendent le départ devant la Maison de la solidarité. Des habitants ont participé à la confection des commentaires en confiant des témoignages à Dominique qui, elle, a ajouté des mots d'artistes et des éclairages historiques.
Tunnel. On s'achemine d'abord vers la place du Docteur Conso. Ici, un effort de verdure. Puis, jalonnant la route, des sculptures en acier. Le MP3 précise : «Un grand sculpteur, Viseux, Arcueillais, exposé partout dans le monde, Paris, Alger, Miami…» Et pour nous, virée sous la Bièvre, la rivière recouverte. Un tunnel tagué, un vallon. Dans l'oreillette, ce mémento : «Dès le Moyen Age, des moulins et des industries s'y développent.» Pour l'heure, personne. Quoique. Au bout du tunnel, un violoniste accompagne un danseur de hip-hop. On arrive au cimetière. Charmant, modeste. Le grand Satie repose ici. «Il avait choisi de venir habiter Arcueil», raconte l'appareil, menant une vie entre «deux mondes qui ne se croiseront que pour son enterrement». Soit ici, sur sa tombe. Les cuisses goûtant