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Forum Île-de-France

[22h] Au Trianon de Romainville, le cinéma  séance tenante

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par Justine Braive
publié le 20 juin 2013 à 19h06

Affirmer que «la mort sonne toujours deux fois», pour reprendre le titre d’un film réalisé en 1969 par Harald Philipp, paraît un peu exagéré. C’est pourtant ce qui est arrivé au cinéma le Trianon. On se demande comment le seul cinéma de Romainville, situé place Carnot, a bien pu traverser les décennies. Né en même temps que le cinématographe, il a vu la mort de près à deux reprises. La première fois, c’est une erreur grossière. En 1944, les bombardements alliés le détruisent en se trompant de cible. Ils visaient la gare de Noisiel à une bonne vingtaine de kilomètres de là. En 1953, le Trianon renaît de ses cendres sous sa forme actuelle. Pendant une trentaine d’années, la famille Seigneur exploite le lieu avant de déposer le bilan. Seconde mort, juridico-économique cette fois.

Pour éviter la fermeture de la salle, les deux communes de Romainville et de Noisy-le-Sec rachètent les murs, et les films reviennent à l’écran. C’est l’exception culturelle municipalisée.

Décor. Le Trianon est avant tout un tisseur de liens entre les habitants de ces deux communes. Entre les générations aussi. Cheveux courts, la quarantaine pimpante, trois petits autour d'elle, cette mère de famille confie s'y être rendue petite fille, accompagnée de sa marraine, avant d'y revenir avec ses propres enfants. La programmation pour le jeune public y est en effet «excellente», dit-elle, elle leur a même fait découvrir des «films des pays de l'Est», selo