Vida Konikovic, directrice de l’exposition, défend la singularité de la structure de Vitry-sur-Seine.
A l'Exploradôme, avez-vous un modèle ?
Au moins un. Historiquement, les sciences n’existaient pour le public qu’à travers les cabinets de curiosité puis, après la guerre, le Palais de la découverte. Mais le vrai révolutionnaire, c’est le physicien américain Frank Oppenheimer qui a créé dans les années 60 l’Exploratorium de San Francisco. Ce n’est pas un hasard si le président de notre conseil d’administration est Goéry Delacôte, ex-directeur de l’Exploratorium. Nous ne sommes pas encore à l’échelle de cette institution, mais c’est un modèle. Quand vous visitez ce musée, vous croisez des personnels des départements R & D de grandes entreprises qui travaillent au milieu du public. Les scientifiques ne sont plus ces êtres à part enfermés dans des labos en blouse blanche mais des gens que l’on peut aborder sans complexe.
Et vos principes pédagogiques ?
La consigne affichée partout dans le musée, «Il est interdit de ne pas toucher», gouverne l'ensemble de nos méthodes de travail. C'est ce cadre informel et souple, où les enfants ne sont pas mis en demeure d'apprendre, qui produit un effet radical. Une enseignante me disait un jour : «Ici, mes mauvais élèves sont de bons élèves !»On propose aux cancres un autre regard sur eux-mêmes, il n'y a pas de mauvaises questions. Dans un monde si complexe, adultes et enfants peuvent to