Elle court de répétitions en concerts, de conservatoires en auditoriums, de Pantin à Stains, de Paris à Alger… A seulement 34 ans, Zahia Ziouani, hyperactive chef d’orchestre (1), dirige non seulement le conservatoire de musique et de danse de Stains, mais aussi le festival Classiq’à Stains, l’Orchestre national d’Algérie et l’orchestre symphonique Divertimento qu’elle a elle-même créé, avec de jeunes étudiants, à l’âge de 20 ans. Son objectif initial : mêler des jeunes de Paris et de Seine-Saint-Denis.
«Déclic». Rapidement, la formation se professionnalise, elle réunit 70 musiciens qui ont en commun l'envie d'offrir la musique classique au plus grand nombre à travers différents programmes, tout en proposant un répertoire exigeant : Debussy, Mozart ou Beethoven, mais aussi des opéras et des musiques traditionnelles de la Méditerranée.
Fille d'immigrés algériens, d'un milieu modeste mais féru d'art et de culture, Zahia Ziouani éprouve le besoin de rendre ce qu'elle a reçu : «Pour moi, c'est important d'être présent dans le parcours d'un enfant pour provoquer ce petit déclic que j'ai eu grâce à mes parents. Certaines familles, dont les références culturelles sont différentes du patrimoine européen, considèrent que la musique classique ne peut figurer sur leur chemin naturel, parce qu'elles viennent d'un milieu populaire.»
Image. Biberonnée à la musique classique, elle commence la guitare à 8 ans,