Nelli Palomäki traite ses modèles avec un soin particulier sans les mettre pour autant sur un pied d'égalité. C'est elle qui se tient derrière l'objectif, elle a ce pouvoir, mais n'en abuse pas, comme si l'important se tenait ailleurs. Où ? Dans l'air, si l'on en croit le titre de son livre, Breathing the Same Air, qui montre de visu cette poudre mystérieuse qu'elle paraît instiller dans chaque portrait.
Cette jeune Finlandaise, née en 1981 à Forssa, a le don de rendre beaux ses sujets. Pas beaux et bêtes, juste beaux, à tel point qu’au premier coup d’œil, on a l’impression de ne voir que des merveilles, voire des reproductions picturales. Cette idée de perfection n’est qu’illusion, bien sûr. Ce qui donne du cachet à ces portraits, c’est le lien qui court, tel un courant électrique entre photographe et photographié, un échange de regards d’une si grande intensité qu’il arrête tout, comme s’il était impossible d’aller plus loin dans la rencontre. Après, le néant…
Quand elle parle de ce moment, Nelli Palomäki est très nette : «Un portrait est éternel. C'est une manière désespérée de rester en contact avec des individus qui, même lorsqu'ils me sont inconnus, me demeurent ainsi familiers. C'est ma manière de conserver un condensé de cette personne, de l'embaumer.» Pas de guillotine, pas une goutte de sang, mais du noir et du blanc à profusion, extrêmement doux.
Ont posé volontairement pour Nelli Palomäki des cadets en uniforme de l'Académie navale de Saint-Pétersb