Au premier étage du MAC de Lyon, on plonge dans l’univers tout à la fois familier et désarçonnant de Philippe Droguet. L’artiste aurait pu être un tapissier hors pair, il en a le savoir-faire, mais cela nous aurait privés de son regard sombre et chic. L’ornement n’est pas ici un simple embellissement d’un objet ordinaire, bien que tout soit flatteur pour le regard. Derrière le geste du tapissier se cache celui d’un artiste piquant.
«Blow Up», titre de l'exposition emprunté au film d'Antonioni où une photographie anodine révèle un meurtre, rassemble des pièces de la collection du musée, des œuvres récentes et une création 2013, Couvre-feu. Cette dernière donne le ton, qui semble produire du réel alors qu'elle révèle des mystères, des disparitions et suggère des tensions dans le rapport au monde. Dans Couvre-feu, on ne voit qu'une centaine de nichoirs à perruches assemblés au mur sur deux lignes. Les trous ne révèlent que l'absence. Le nichoir est devenu une boîte morte. Désastre écologique ? Un homme a en tout cas songé à récupérer les vestiges pour en faire un tableau. Les baignoires, très ready-made sur leurs pieds élégants, invitent au bain. Lorsqu'on s'approche, les semences de tapissiers, clous et piques qui recouvrent les rebords et le fond du bassin, le transforment en instrument de torture.
En se dirigeant vers l'Entretien, un bureau complet - recouvert de vessies de bœuf - qui pourrait être celui de la Gestapo, on s'arrête sur des Tombés,