Sous le coup de la perplexité provoquée par les déclarations du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui a qualifié de «réactionnaires» les signataires de la pétition «L'exception culturelle n'est pas négociable !», nous tentons de contextualiser son intervention. Nous voyons en flash-back sa participation comme maître de cérémonies lors du sommet qui donna le feu vert à l'invasion de l'Irak sous prétexte que le pays détenait «à l'évidence» des armes de destruction massive ; nous nous rappelons son rapide départ du pays alors qu'il était Premier ministre pour occuper sa place actuelle, laissant le Portugal dans une crise politique ; nous examinons sa façon sinueuse de dialoguer avec les gouvernements de l'UE, changeant de discours à chaque fois qu'un nouvel interlocuteur se présente. L'irrationalité de ses déclarations sur les défenseurs de l'exception culturelle, pourrait aussi être attribuée à une certaine ardeur, vestige de son passé «révolutionnaire», même si cela n'en diminue en rien la gravité.
En tant que signataires de la pétition, nous voudrions rappeler à notre compatriote M. Barroso quelques points. Il n'existe pas une identité européenne commune, mais plutôt une architecture politique partagée par les Etats membres pour la défense d'une intervention de l'Etat en tant que régulateur du marché et encourageant la production culturelle, ayant en considération la défense de la diversité culturelle européenne et l'étroit