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Critique

BHL voit la vérité en peinture

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Arts . Invité par la Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence, l’écrivain est le commissaire d’une exposition remarquable qui alterne inédits et raretés.
publié le 27 juin 2013 à 20h46

C’est une immense boîte en bois plate posée contre le mur blanc d’une salle de cet éternel paradis enfantin qu’est, à Saint-Paul de Vence, la Fondation Maeght. Dévisseuses en main, des transporteurs spécialisés s’affairent sous les regards experts du convoyeur et d’une régisseuse.

Le commissaire Bernard-Henri Lévy dissimule mal son excitation. Dans quelques secondes, il fera face à Alkahest, la toile monumentale qu'il a spécialement commandé à Anselm Kiefer pour «les Aventures de la vérité», l'exposition qu'il a imaginée et conçue autour des relations entre peinture et philosophie.

Stations. Lorsqu'Olivier Kaepelin, le directeur de cette fondation qui, enfin, de nouveau s'agite, lui a proposé de devenir, le temps d'une saison, curateur, l'écrivain a d'abord pensé à cela : la possibilité de passer commande à des dizaines d'artistes. Et c'est d'un dialogue dans l'atelier de Kiefer qu'est née cette toile géologique, paysage de montagne où BHL croit deviner la silhouette du «fou de Sils-Maria», un échange sur la différence entre l'origine et le commencement du monde. D'autres dialogues, avec Miquel Barceló, Daniel Buren, ont abouti à quelques œuvres parmi les 160 montrées en sept stations, comme autant de moments d'un récit, qui ne saurait demeurer chronologique, pour dire le combat, parfois féroce, entre art et philosophie en vue de la vérité.

Autant le dire d’emblée : la première exposition de Bernard-Henri Lévy ne bluffe pas ; elle impressionne, et surt