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Série

Dallas, arrêt sur mirage

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Ça a eu lieu. JR et Sue Ellen arrivent à la télé française, renvoyant l’image d’un Texas bête et méchant.
publié le 17 juillet 2013 à 19h06

«Daaaallas !!!! Ton univers impitoyaaaable…» Générique culte qui annonce le premier feuilleton planétaire. Le monde entier va se passionner pour les turpitudes infinies d'une famille de pétroliers texans affamés de sexe et d'argent : un héros - JR - qui n'enlève jamais son Stetson et ses boots, affublé de Pamela et Sue Ellen, toujours en faux cils, brushing, robe du soir et talons vertigineux dès le petit déjeuner.

Bigots. En 1981, les Français sortent du trou noir de la télé d'Etat (ORTF) et découvrent, avec l'arrivée des socialistes au pouvoir, un début d'ouverture. Ça y est, ils ont droit à leur série américaine. Ils adorent Dallas le feuilleton en version doublée sur la première chaîne française. Les Texans y sont bêtes et méchants dans leurs ranchs, couverts des dollars de l'or noir. Une saga écrite par des scénaristes new-yorkais qui, bien sûr, détestent le Texas, les bigots, les cow-boys, les vaches, les derricks.

Une caricature, protestent les Texans. Alors Dallas, la métropole, ne ressemblerait pas au décor cruel peint par la télé ? On est au centre des Etats-Unis, disent les habitants, revendiquant leur distance à l'égard des gauchistes de Hollywood ou de New York. Les familles de Dallas occupent le haut de la liste des milliardaires américains. H.L. Hunt, homme le plus riche du monde en 1952, qui a inspiré le personnage de JR, avait ainsi expliqué pourquoi il avait arrêté de fumer : «Mon temps valait 40 000