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Libération
Critique

Jeu pense, donc je suis

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Avignon . Dans «Germinal», le spectacle d’Antoine Defoort et Halory Goerger, le théâtre surgit à partir du rien, et seules les machines ont l’air d’y comprendre quelque chose. Réjouissant.
publié le 17 juillet 2013 à 20h22

Dans le hall, on retrouve les étapes du Jeu de loi du spectacle vivant conçu par Antoine Defoort, Halory Goerger et Julien Fournet (Libération du 5 juillet). Un «outil propédeutique […] à destination des personnes qui souhaitent éprouver les vicissitudes et les atermoiements qui jalonnent l'histoire d'une création». Cet hilarant «tableau dérisoire de la production contemporaine» n'est pas qu'une plaisanterie. La «critique du fonctionnement et des implicites de l'économie du spectacle vivant» est parfaitement documentée.

De l'instructif couplé à de l'amusant, Defoort et Goerger sont d'incontestables champions. Germinal, le spectacle présenté à Avignon, a été créé en septembre à la Biennale de la danse de Lyon. La scène évoque aussi un plateau de jeu, avec des cases qui se soulèvent et dévoilent divers objets. La règle n'est pas compliquée, puisqu'au départ inexistante. Dans Germinal, les deux compères et leurs complices (Arnaud Boulogne et Ondine Cloez) entendent reprendre de zéro la question du théâtre. A savoir pas de décor, pas d'intrigue, pas de texte, et même pas de langage parlé, puisque les premières répliques, issues directement du cerveau des protagonistes, sont projetées sur des écrans de surtitrage.

Déconnade. Dans ce monde réinitialisé, seuls les o