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Libération
Interview

«J’ai nagé en compagnie d’un tigre»

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Qui va là ? Quel cinéaste américain répondait cette année-là à nos questions ?
publié le 18 juillet 2013 à 19h06
Est-ce que vous choisiriez d’être vous-même si vous deviez repartir de zéro ?

Ah non ! N’importe qui dirait comme moi. Tout le monde voudrait changer. Les gens qui ne voudraient pas changer de vie, ça, je ne peux pas comprendre… Pffff. Imaginez un peu ça, tout recommencer depuis le début ! J’imaginerais quand même quelque chose de plus excitant, de mieux !

Qu’est-ce que vous aimeriez faire, maintenant ?

Non, non, non… Je ne marche pas là-dedans ! Cette question est un vrai piège ! Je ne réponds pas à ce genre de question sans solution. D’ailleurs, quelle était la question ? «Qui êtes-vous ?» (1) Que voulez-vous savoir ?

Si vous recommenciez…

Je voudrais être différent, voilà.

Mais vous avez tout fait ! Qu’est-ce que vous pourriez encore faire ?

N’importe quoi, pourvu que ça change ! Un autre métier ! Le cinéma est une voie trop ingrate. C’est vrai que «le metteur en scène» (1) est considéré comme l’artiste véritable du moment, mais c’est une erreur. Comparé à Mozart, à Vélasquez, tous ces gens qui étaient de réels artistes. J’aurais aimé pousser plus loin les autres domaines que j’ai touchés. J’aurais produit plus. Si j’avais été peintre, j’aurais fait des milliers de toiles ! Alors que là… j’ai fait treize films. C’est ridicule.

On dirait que pour vous, la notion d’art est liée à la notion de quantité…

Pas du tout. George Jones n’a fait que trois peintures. Non, la quantité ne fait rien à l’importance artistique. Mais les artistes ont toujours envie d’en faire plus, d’aller plus loin, de rester actifs, de se lever tôt le matin pour faire un film, de se lever tôt pour peindre, écrire un livre… Mais, «ce n’est pas la quantité du tout, naturellement» (1). Cervantes n’a écrit qu’un roman et cinq nouvelles.

A propos de Don Quichotte…

Quoi, à propos de Don Quichotte ? Allez-y. Remp