Le 3 décembre 2009, la première pierre du Mucem, le musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, allait être posée. Un membre de l'équipe du Mucem confiait alors sa surprise, quant à cette nouvelle étape : «J'ai du mal à réaliser que le projet va finalement se faire, d'autant que nous ne savons même pas si les dentelles de Rudy Ricciotti [l'architecte lauréat du projet de bâtiment, ndlr] vont pouvoir tenir.» Etonnamment, scepticisme formulé sous forme d'une boutade, face au premier signe d'existence tangible d'un projet qui a bien eu du mal à éclore avant le 7 juin 2013 : au-delà d'une défiance apparente et d'une émotion manifeste, se sont joués de véritables enjeux et des craintes liées à la capacité de projeter l'idée d'une nouvelle institution qui a connu mille vicissitudes pour survivre et se réinventer.
Car le Mucem ne commence pas son histoire aujourd’hui. Son ouverture fut en réalité une nouvelle étape pour un musée dont l’existence remonte aux années 30, puisqu’il est la réinvention de l’ancien musée national des Arts et Traditions populaires (MNATP), établissement hébergé dans ses locaux du Bois-de-Boulogne à Paris et qui a fermé ses portes en 2005.
Le projet flambant neuf, incarné par l’œuvre de Rudy Ricciotti et porté par l’élan de Marseille Capitale européenne de la culture 2013 est l’aboutissement d’une institution au parcours difficile et singulier.
Issu des collections d'un ancien musée d'ethnographie, le Mucem est à la fois l'héri