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Libération
Critique

La riche palette du Quatuor Modigliani

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Classique. L’ensemble français, qui fête ses dix ans, a lancé hier la troisième édition du festival de Saint-Paul-de-Vence.
publié le 24 juillet 2013 à 19h36

La première fois que l'on a entendu le Quatuor Modigliani, c'était à Paris, dans l'Opus 13 de Mendelssohn. Jeu fougueux et bondissant, à la tchèque ; solidité architecturale digne des légendes du quatuor allemand ; sonorité ronde et chaleureuse mais pas moins racée que celle des quatuors américains ; les Modigliani semblaient partis pour conquérir la planète. Ce qu'ils ont fait.

Parallèlement aux tournées qui les ont vu triompher en Europe, aux Etats-Unis et en Asie, ces musiciens français ont publié chez Mirare des albums exemplaires. Avant leur disque Mendelssohn, à distance idéale du classicisme et du romantisme, ils ont livré des quatuors de Haydn au cordeau, suivis d'un enregistrement envoûtant du Quintette avec piano de Brahms. L'année dernière, ils faisaient découvrir le Quatuor n°2 d'Arriaga, en miroir de quatuors de jeunesse de Mozart et Schubert, et, en janvier, paraissait un double CD remarquable, consacré à deux monuments du répertoire français : le Quatuor en sol mineur de Debussy et le Quatuor en fa majeur de Ravel, complétés du méconnu Quatuor n°1 de Saint-Saëns.

«Rêve». C'est au conservatoire de Paris, il y a tout juste dix ans, que les violonistes Philippe Bernhard et Loïc Rio, l'altiste Laurent Marfaing et le violoncelliste François Kieffer se sont rencontrés. Au même moment, le Palais du Luxembourg exposait des œuvres de Modigliani. Séduits par la singularité du trait