Vous venez de quel milieu ?
Bourgeoisie ouverte. Mais on n'est pas en bleu marine avec des gros serre-tête verts. On m'a fait dire dans Actuel que je détestais mes cousines de province. C'est faux, j'aime mes personnages, sinon ils ne seraient pas dans le spectacle. La dame du grand magasin qui prend son quart d'heure de pause, je passerais volontiers une semaine avec elle.
Quel est votre vivier préféré ?
Le métro, le train, les voyages, les salles d’attente. Sortis de leur contexte, les gens sont encore plus eux-mêmes. Ils veulent absolument communiquer. C’est affreux ! Ou alors les gens qui sont tous ensemble dans une galère. Ça, j’adore. Au restaurant, par exemple, je suis toujours la conversation d’à côté. Le supermarché, j’aime bien aussi : les gens qui font semblant de pas trouver le petit dessin sur la balance pour peser leurs légumes. Je ne ris pas fort, je ris intérieurement.
Vous n’avez jamais eu la tentation d’aller jusqu’au malaise, comme Zouc ?
Je préfère que ça reste léger mais il faut quand même se mouiller. Dans le sketch sur la petite fille, il y avait des trucs très durs que j’ai enlevés. Elle fait sa crâneuse parce que son père est dans un Mickey à Mirapolis, bon, déjà, c’est assez atroce comme ça. Je ne vois pas pourquoi j’irais foutre les boules aux gens. Ni faire un moment d’émotion, d’ailleurs. Ça, ça ne m’intéresse pas du tout.
C’est difficile d’interpréter des hommes ?
On peut aussi faire des animaux, si on veut. Il suffit de penser qu’on en est un et puis voilà. Je peux faire l’homme parce que j’ai un costume et une coiffure qui sont entre deux, une tenue androgyne et neutre, pour que ça passe. Pareil pour la petite