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Libération
Interview

«Je ne suis pas rebelle et inculte à ce point»

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Qui va là ? Quel célèbre écrivain français répondait cette année-là à nos questions ?
publié le 6 août 2013 à 19h06
Après tout ce charivari, comment vous sentez-vous ?

J’ai recommencé à boire pour me reposer de tous ces entretiens, car je n’ai pas la parole facile. Tout cela a été très fatigant. J’ai été très surpris, je ne savais pas qu’il y avait tant de médias. J’ai l’impression d’avoir joué le jeu, sauf avec les photographes, avec qui je suis de moins en moins patient. Au fond, j’ai beaucoup subi, et je ne ressens pas d’euphorie particulière.

Avez-vous été surpris par le succès ?

Mon éditeur m’avait dit que tout était réuni pour un grand succès de presse, mais tout le monde a été surpris par le succès de librairie, qui semble avoir également bénéficié en retour à mon premier roman […].

Que pensez-vous de la polémique créée autour de votre roman ?

[…] Je suis allé récemment à un colloque d’écrivains de science-fiction et je leur ai fait part de mon étonnement : en SF, il est classique d’imaginer pour l’homme un devenir bizarre, et personne ne s’en offusque. Les auteurs de SF n’ont jamais le moindre ennui de ce côté. Moi, si, car c’est l’épilogue qui a suscité le plus de critiques, au détriment de tout le reste. La partie théorique n’a pas été comprise, c’est consternant. Dans le positivisme d’Auguste Comte, auquel je me réfère dans le livre, il n’y a pas d’opposition entre réaction et progrès. Et personne ne s’est intéressé à ce que j’ai essayé de dire à propos de la mécanique quantique. La discussion est impossible quand on n’a pas les mêmes références. Et le déphasage est à proportion du succès.

Avez-vous le sentiment de représenter, comme on l’a dit, une «nouvelle tendance» littéraire ?

C’est la fonction de la critique de chercher des tendances, et peut-être classer aide-t-il à penser. Du coup, on se retrouve à côté d’auteurs