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Libération
Tribune

Le cinéma, ni gâté ni sacrifié

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par Anna Falguères, Décoratrice, Antoine Parouty, Chef-opérateur, réalisateur et Thomas Santucci, Directeur de production
publié le 6 août 2013 à 19h06

Au départ, c'est un quiproquo. Un nom cité par erreur parmi les signataires d'une lettre de la jeune génération du cinéma ( Libération du 17 juillet). Révélant de manière froide, le manque de dialogue grandissant, le grand canyon du cinéma français. Nous aussi, voulions ardemment une lettre dans laquelle techniciens et réalisateurs se seraient rassemblés pour améliorer la convention et élargir la réflexion à notre manière d'envisager les pratiques cinématographiques de demain. Mais la lettre ne répondait pas aux attentes de nombre d'entre nous. Le cadre du débat s'étrique, le discours blesse parfois. Le combat à mener n'est sûrement pas si simple. Nous pensons notre jeunesse plus forte que cela. Nous ne voulons pas craindre mais résister malgré tout, sans pour autant nous tromper de combat.

Voulons-nous faire à l’avenir des films dos à dos ? Nous ne croyons pas que seul le dialogue autour du droit du travail nous divise. Nous sommes sidérés que le débat se cristallise sur la légitimité du traitement salarial des employés du cinéma (réalisateurs, comédiens, techniciens, ouvriers), et qu’il élude celui de la répartition, de l’utilisation et du niveau des financements disponibles pour le cinéma en France. Car notre génération sait ce que nous devons repenser : le fonctionnement de notre système de financement, ses outils, ses limites et so