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Un «Vagabond» best-seller

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Ça va ça vient . Le mangaka Takehiko Inoue met en scène la vie d’un rônin dans une narration travaillée.
publié le 6 août 2013 à 19h06

Au pays du manga, le sport et les samouraïs sont rois. Non seulement les lecteurs japonais raffolent des scènes d’action inhérentes aux deux genres mais, en plus, ils retrouvent dans ces histoires les préceptes classiques qui composent l’éthique nippone.

Comme le souligne Brigitte Koyama-Richard, professeure à l'université de Tokyo (1) : «Les valeurs que recherchent les jeunes en lisant des mangas n'ont guère changé depuis l'époque d'Edo [1603-1868, ndlr] où la tradition littéraire exhortait à la ténacité face à l'adversaire.» Un filon qu'a parfaitement su exploiter Takehiko Inoue, scénariste et dessinateur de Vagabond. Fort du succès remporté par sa première série, Slam Dunk, centrée sur les tribulations d'une équipe de basket lycéenne, Takehiko Inoue se lance en 1998 dans l'adaptation en bande dessinée de la vie de Miyamoto Musashi. Célèbre dans tout l'Archipel, ce samouraï errant du XVIIe siècle est réputé pour avoir inventé la technique du combat à deux sabres, ainsi que pour ses manuels d'art martial, notamment le Traité des cinq roues.

Peint à plusieurs reprises par le maître de l’estampe Utagawa Kuniyoshi, immortalisé grâce au roman-fleuve que lui a consacré Eiji Yoshikawa, puis canonisé par le cinéaste Kenji Mizoguchi en 1944, Miyamoto Musashi est au Japon ce que d’Artagnan est à la France : un personnage historique dont la légende a définitivement brouillé la frontière entre réalité et fiction. S’attaquer à sa bi