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Libération
Interview

«Les morts ne peuvent pas faire de procès»

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Qui va là ? Quel célèbre romancier américain répondait cette année-là à nos questions ?
publié le 9 août 2013 à 19h06
[Entre votre trilogie et un livre sur votre mère], comment avez-vous effectué l’aller-retour entre l’histoire et votre vie personnelle ?

Très facilement. J'avais écrit [le volume de la saga] quand, à l'occasion d'un article sur ma mère pour la revue GQ, j'ai eu accès à son dossier. A partir de là, le livre s'est imposé, le seul livre de mémoires que j'écrirai jamais, et ensuite je suis naturellement revenu à ce que je fais le mieux, écrire des romans.

Combien de temps vous a pris l’écriture [de la deuxième partie de la trilogie] ?

[La deuxième partie] deux ans et demi, [la première] trois et demi, en suivant, comme j’en ai l’habitude, un plan ultradétaillé. Je sais toujours où je vais.

Où allez-vous maintenant?

De 1968 à 1972, comme prévu, et je vais continuer à creuser le sillon [de la trilogie]. Comme je n'ai pas encore réuni toute la documentation, je ne dirai rien de précis, sinon qu'il ne sera pas question du Watergate qui a déjà été surtraité et qui m'ennuie. Entre-temps, je n'écrirai rien d'autre, si ce n'est des articles pour GQ, avec qui je collabore régulièrement, sur tous les sujets que je veux. Mes interventions concernent généralement le crime, même si j'ai pu écrire sur la boxe ou, dernièrement, sur la campagne présidentielle.

Vous avez couvert les élections américaines, dégommant sévèrement Bush, Gore, Clinton. Pourtant, vous dites ne pas voter ?

En fait, je refuse de répondre à cette question. J’ai eu l’opportunité d’assister aux conventions républicaine et démocrate, donc j’y suis allé, mais je ne veux pas être défini par mes opinions politiques. Je ne dis pas à monsieur Bush comment il doit diriger le pays, lui ne va pas me dire comment écrire, restons-en là.

Refusez-vous toujours d’écrire un roman sur l’Amérique actuelle ?

Oui. J'ai un grand dessein pour le reste de ma carrière, c'est de recréer l'histoire de l'Amérique du XXe siècle via la fiction, mais j