J’avais 6 ans lorsque je suis allée pour la première fois dans un aéroport pour y accueillir un oncle qui revenait à Saigon après deux ans d’études supérieures en Iowa. A cette époque, les passagers se rendaient à l’aérogare en marchant directement sur le tarmac. Nous devions être une trentaine de la famille à le regarder descendre de l’avion en enfant prodige avec ses pantalons aux rebords retenus par des dizaines d’agrafes qui brillaient sous le soleil, le rendant presque magique.
En 2012, près de 95,5 millions de passagers ont transité par les couloirs de l’aéroport Hartsfield-Jackson à Atlanta aux Etats-Unis. Beijing arrive au deuxième rang en ayant accueilli les milliards de pas de ses 85 millions de voyageurs dans sa structure gigantesque en forme de dragon au toit aérodynamique. A Copenhague, du bois franc recouvre le plancher de l’aérogare depuis une cinquantaine d’années et des tableaux ornent les murs, remplaçant les panneaux publicitaires, annonçant ainsi les rues bondées de bicyclettes et les eaux dépolluées des ports pour la baignade des citadins. Sur le Web, des vidéos montrent un terrain de golf au milieu de deux pistes d’atterrissage à Bangkok en Thaïlande, vestige d’une autre époque et probablement l’illustration d’une culture où on ne questionne pas les accommodements et les compromis exigés par la cohabitation.
Chaque aéroport porte et raconte une histoire qui lui est propre. Cependant, puisque leur rôle premier consiste à être parfaitement fonctionnels et e