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Libération

Le grugeur de Sa Majesté

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De récentes recherches ont révélé l’existence de copies et permis de confondre Everhard Jabach.
publié le 16 août 2013 à 21h36

«La main blanche» : ainsi fut surnommée, dans les couloirs du Louvre, l'ombre qui a retouché ou copié les dessins de la collection Jabach, avant que ne soient identifiés des artistes comme Corneille. La découverte est récente. Roseline Bacou, qui officia quarante ans au cabinet graphique du Louvre, s'est s'aperçue à plusieurs reprises de la présence de deux versions à l'identique du même sujet. Les premières appartenaient au portefeuille remis à Louis XIV par Jabach dans les années 1670. Les secondes à la collection personnelle qu'il avait gardée et qui fut dispersée par sa famille après sa mort.

Secret. «Systématiquement, raconte Catherine Monbeig Goguel, qui poursuivit cette recherche dans l'inventaire des dessins italiens (1), le second dessin était de meilleure qualité que le premier… Ce qui posait quand même un sérieux problème. Il fallait bien se rendre à l'évidence : Jabach était un maquilleur.» Le collectionneur était supposé remettre tout son fonds de dessins au roi. Il fallut des années pour inventorier ces milliers de feuilles. En fait, il en a conservé une partie, faisant réaliser des copies qu'il refilait au roi. Lui gardait les originaux. Roseline Bacou fut très malheureuse de sa découverte. Mais il fallut se rendre à l'évidence : dans une collection faisant son orgueil, le Louvre détient des faux par dizaines, sinon par centaines. Aujourd'hui encore, personne n'en connaît le nombre.

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