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Libération

Allaitement, l’intime en son sein

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publié le 21 août 2013 à 19h06

Mais de quoi se mêle- t-on ? En 2010, on s'enflamme, on se traite de réac, on se brouille à mort, ou à défaut, on ne dit pas ce qu'on pense. Et à quel sujet ? L'allaitement. De même que Dieu est éternel, l'allaitement est polémique, le prédicat est inclus dans le sujet. Elisabeth Badinter réactive le débat avec le Conflit, la femme, la mère, en tête des ventes pendant plusieurs mois, où elle dénonce les pressions opérées pour que les femmes allaitent, qui ont pour conséquence de les «culpabiliser» si elles refusent, d'empêcher le père de prendre sa place, d'éloigner les femmes du marché du travail, et de faire refaire naître le spectre de «l'instinct maternel» en rendant pathologique toute ambivalence.

Libé titre l'interview «La femme réduite au chimpanzé», un horizon guère flatteur pour celles qui donnent le sein. Celles qui allaitent ne se reconnaissent évidemment guère dans ce tableau qui transforme leur choix en aliénation, incluant dans un même kit les couches lavables et le bébé dans leur lit, entre autres maux. Elles ne sont pas des enfants qui obéissent à une idéologie, elles font ce qu'elles veulent, elles travaillent, elles se moquent des obsessionnels qui sont obligés de laver les biberons. Et elles rajoutent qu'au bout de six mois, ce sont elles qui doivent résister aux regards critiques de l'entourage qui les adjurent d'arrêter d'allaiter. Les tribunes se succèdent, faisant de cette affaire intime un combat qui nécessite un positionneme