Absentes notables de cette 25e édition des Etats généraux du cinéma documentaire, les révolutions arabes. Des milliers de téléphones les ont filmées, comme un réseau de vidéosurveillance citoyenne, mais il faudra attendre encore un an ou deux avant les premiers documentaires d'auteur à Lussas. «Il y a un temps de latence, celui de l'écriture, de la production», rappellent Pascale Paulat et Christophe Postic, directeurs artistiques du festival. Plus le monde accélère sa course, plus il est urgent de freiner, de prendre son temps et ses distances… Les prochaines éditions s'annoncent passionnantes. Mais déjà les prémices de la révolution, les dangers qui les accompagnaient, traversent plusieurs films. L'un d'eux, bouleversant, se déroule en Egypte, dans les derniers mois de Moubarak. Dans Mohammad sauvé des eaux, la réalisatrice, Safaa Fathy, poursuit, après la mort de son frère, un projet entamé avec celui-ci, victime d'une insuffisance rénale. Leur film, qui du coup s'est construit pour Mahmoud, fils souvent mutique de Mohammad, qui symbolise ici l'avenir de l'Egypte, se déroule autour du Nil, malade comme le cadet, pollué, maltraité. Les images sont très belles. On sent que la révolution approche, inéluctable. Elle enflamme les discussions familiales, insuffle de la vie, l'envie de voir la suite, au frère, qui refusait jusque-là une greffe, et finit par l'accepter, trop tard. L'un de ses amis raconte qu'ils attendaient cette révolution, la savaie
En attendant la révolution
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par Olivier Bertrand
publié le 23 août 2013 à 20h36
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