Bon, pour ce samedi soir à Aurillac, c'est probablement foutu, puisqu'il n'y a que 330 places sous le chapiteau qui réunit le Cirque Trottola et le Petit Théâtre Baraque, et qu'elles sont sans doute déja toutes écoulées. Mais le moment de grâce qu'est Matamore ne va pas se volatiliser pour autant : dans les prochaines semaines, il sera à Foix, Auch, Toulouse, Albi… Puis en octobre 2014 à Paris, au CentQuatre. Qu'y voit-on ? Un univers drôle et absurde émergeant d'une fosse étroite, profonde, où s'agitent cinq pauvres hères impuissants, comme nous, à changer l'état du monde, mais qui n'en font pas une dépression pour autant.
Alchimie. Spectacle circo-théâtral,Matamore est l'une des très belles propositions du 28e Festival international de théâtre de rue, qui s'achève samedi (lire ci-dessous). Il est joué et mis en scène par cinq personnages au charme fou : le duo Nigloo et Branlotin du Théâtre Baraque, et le trio Bonaventure, Titoune et Mads de Trottola. Ces deux troupes étaient faites pour s'entendre : quand elles jonglent, elles considèrent plus important d'effleurer toutes les âmes que de rattraper toutes les quilles.
Plus qu'un cirque poétique, cette heure quarante serait plutôt un poème cirqué. Des numéros (acrobatie, main à main, dressage, clowns…) il y en a, mais ils semblent n'être là que pour donner une grammaire à une littérature de l'absurde et de la tendresse. Matamore, c'est avant