«L'URSS vous présente ses meilleurs vieux.»
C'est avec cette manchette ricanante que, le 14 février 1984, Libération annonçait la nomination du nouveau dirigeant soviétique : à 73 ans, le terne Constantin Tchernenko était choisi par ses pairs grabataires du bureau politique pour prendre la tête d'un régime lui-même à bout de souffle. Après l'interminable fin de règne de Brejnev (mort à 76 ans), le bref passage au Kremlin d'Andropov (70 ans), la gérontocratie russe n'en finissait pas de s'éteindre…
C'est dans cette période grise que débute le Roman de la Perestroïka de Vladimir Fédorovski, grand connaisseur de la Russie éternelle et lui-même acteur de cette décennie de bouleversements qui commence avec l'arrivée de Mikhaïl Gorbatchev au pouvoir en 1985 et s'achève avec la chute du mur de Berlin, la fin de l'Empire et l'élection de Boris Eltsine à la présidence russe.
Une révolution sans violence, dans un pays pourtant habitué aux bains de sang, aux victimes par millions, et de surcroît doté d’un arsenal de plus de 10 000 têtes nucléaires…
Si les grandes lignes sont connues, l’ouvrage raconte la face cachée de ces événements qui prirent de court les observateurs les plus pointus. Et aussi l’état de délabrement moral et financier du pays ; l’impuissance angoissée des dirigeants découvrant la tâche impossible dont ils héritaient ; la ténacité - et la duplicité - d’un Gorbatchev, réformateur convaincu, s’étant donné pour mission de supprimer le sys