Samedi
Saint-barthélemy et voltaire
Je retrouve la pluie, que je ne connaissais plus que sous sa forme orageuse depuis quelques semaines. Retour hier soir dans ma maison des champs, sa solitude, son silence. Avec l'espoir de reconquérir assez de concentration pour faire avancer le roman entamé cet été. Mais pas simple de plonger en soi assez profond quand on a deux livres qui paraissent… Au petit-déjeuner, j'ai trouvé une salade et six œufs devant ma porte : mes délicieux voisins. Et, dans mes mails, deux lettres d'amis qui viennent de lire le livre sur mon père. Ayant voulu faire son portrait moral, je n'ai pu éviter de parler de moi, ce qui ne m'a pas été facile, car je m'y livre bien plus que je n'aurais aimé. Et ce sera pire avec le second, un Petit Eloge du désir, que je n'offrirai à personne (annonce-t-elle à la cantonade !) : trop intime. Cette question palpitante de l'intime : il y a tant à en penser ! Aujourd'hui par exemple, c'est la Saint-Barthélemy, date du massacre des protestants qui, dit-on, rendait Voltaire physiquement malade chaque année. L'intime ne concerne pas que l'entre-deux de l'amour ou du désir : la violence du monde nous atteint au cœur même, car elle blesse l'humanité en soi.
Dimanche
Marguerites et asters
Hier et cet après-midi encore, deux heures de jardinage : j'ai coupé les défuntes et proliférantes marguerites pour dégager les hortensias et les asters. L'automne arrive, oh lointain encore, mais je ne sais quoi d'oblique dans la lumière, de vert sombre dans la végétation gorgée d'été l'annonce déjà. T