Né en 1958 à Nenzing en Autriche, Manfred Honeck a appris le violon et l’alto. Il a été membre des Wiener Philharmoniker avant de devenir directeur musical de l’Opéra de Zurich en 1991. Depuis 2008, il occupe cette fonction à la tête du Pittsburgh Symphony Orchestra, orchestre américain majeur qui fut tenu par des légendes comme Richard Strauss, Otto Klemperer, Fritz Reiner, Leonard Bernstein, Leopold Stokowski, William Steinberg et autres maîtres, tels Lorin Maazel et Mariss Jansons.
En 2008, vous étiez pressenti à la tête de l’Orchestre philharmonique tchèque ; le rêve pour un musicien viennois. Pourquoi lui avoir préféré Pittsburgh ?
Pour l’énergie. C’est un orchestre moderne et sportif qui aime se dépasser, ce qui tombe bien car je suis obsédé par les détails. Ses musiciens savent que si l’on n’a pas tout fignolé, il ne faut pas s’attendre à un miracle le soir du concert. Rien n’est pire que la routine en musique. Le public qui s’est déplacé est en droit de réclamer une expérience exceptionnelle. J’essaie de conserver la clarté et le rebond unique des cuivres de cet orchestre, tout en lui apportant la rondeur et la souplesse requises par certains compositeurs et œuvres. Le pari, c’est de rendre justice à tous les styles, tout en gardant son identité musicale, qui est toujours en rapport avec le langage parlé d’un pays. Malgré la mondialisation, je crois que certains orchestres ont un son unique ; sinon, à quoi bon partir en tournée ?
N’est-il pas illusoire de croire qu’on peut encore impressionner le public avec une œuvre ressassée comme le Concerto pour piano n° 1 de Tchaïkovski ?
Je ne pense pas. Si l’œuvre est célèbre, c’est parce qu’elle est bonne. Il faut se poser les mêmes questions que d’habitude. En tant que Viennois, je sais jouer une valse, mais comment interprét