Olivier Delsalle, à la tête du Festival d’Ile-de-France, explique comment il a procédé pour aborder le pan sud-africain - très original - de sa programmation 2013.
L’Afrique du Sud est présente partout en France cette année. Or, vous proposez un plateau d’artistes méconnus, voire inconnus. Comment s’est opérée la sélection ?
Notre thématique de saison abordant la notion de l’altérité et du vivre ensemble, il m’a semblé intéressant d’évoquer une société multiculturelle où la musique est un élément identitaire fort et reflète la diversité et la richesse de la population sud-africaine. Ensuite, le travail s’est fait à partir de diverses sources documentaires : écoute de nombreux enregistrements, lecture d’ouvrages et d’articles, tant généralistes que sur l’histoire musicale du pays, consultation de sites web spécialisés, écoute des radios et lecture de la presse sud-africaines - chroniques d’albums, comptes rendus de concerts, etc.
Tout cela m’a permis de dresser un premier panorama, que j’ai ensuite pu affiner en lien avec divers interlocuteurs locaux, avant d’aller moi-même sur place effectuer des repérages. Où j’ai notamment été sensible aux initiatives menées par les musiciens dans les townships, à l’image de celle de la fanfare Big Time, cette envie de transmettre, de créer du lien, de lutter contre l’exclusion. Arme de combat au temps de l’apartheid, la musique reste un vecteur d’émancipation.
Certains genres sont complètement absents du plateau, comme l’electro ou le hip-hop. Est-ce délibéré ?
En construisant cette programmation, j’ai tenu compte, d’une part, de l’esprit du lieu dans lequel ces musiques allaient être entendues et je me suis, d’autre part, attaché à trouver une certaine cohérence en présentant des esthétiques proches d