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Libération
Interview

Arnaud des Pallières: «Godard m’a fait beaucoup rire, plus maintenant»

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Séance tenante avec le cinéaste et scénariste français, né le 1er décembre 1961 à Paris, qui a signé essais documentaires (tel Disneyland, mon vieux pays natal) et fictions (Michael Kohlhaas avec Mads Mikkelsen, sorti en août).
publié le 10 septembre 2013 à 19h01
(mis à jour le 12 septembre 2013 à 18h38)
La première image ?

Une image de télé. Le générique de la première chaîne sur fond de ciel étoilé. La pendule ORTF de Hourriez. Le Petit Train-rébus. Images sans images, faites pour attendre, patienter, s'impatienter. Images vides pour créer le désir.

Le film (ou la séquence) qui a traumatisé votre enfance ?

Voyage au centre de la Terre, de Henry Levin : l'eau qui monte dans la grotte aux cristaux. L'oie dévorée. Les Dix Commandements de Cecil B. DeMille, avec l'épisode des sept plaies d'Egypte. Le nuage vert (origine du Fog de Carpenter ?) se répandant dans les rues, passant sous les portes, causant la mort de chaque premier né égyptien.

La Conquête de l'Ouest : le soldat blessé qui rampe jusqu'à la rivière, après une bataille meurtrière, pour y boire une eau rouge de sang. Il faudrait parler de l'augmentation de l'horreur du sang par le technicolor. Lawrence d'Arabie, avec l'enfant qui meurt étouffé dans les sables mouvants. Le Survivant, de Boris Sagal : film de zombies avant la lettre, d'après I Am Legend de Richard Matheson, vu enfant à la télé, seul la nuit dans un appartement sans lumière. Terreur pure.

Le film que vos parents vous ont empêché de voir ?

Longtemps, j’ai dû me coucher de bonne heure (21 heures). Les films commençant à la télévision de l’époque à 20 h 30, mes parents m’ont probablement empêché de voir plusieurs milliers de films.

Une scène fétiche, ou une scène qui vous hante…

La scène d'ouverture d'Au hasard Balthazar de Robert Bresson, avec Schubert. Monsieur Verdoux : la scène où Verdoux tente de tuer la jeune femme à l'aide d'une bouteille