Après une première salve l’hiver dernier, la Warner poursuit l’enrichissement de sa collection Pre-Code, expression qui désigne les films qui pullulèrent à Hollywood entre 1929 et 1934, avant que le pénible William Hays impose aux studios son fameux code de décence. Au cours de cette opulente parenthèse, ce fut donc une profusion d’allusions paillardes, de situations scabreuses appuyées, de guiboles dénudées, de confusion des genres, où la drogue, la prostitution, la misère et, bien entendu, le sexe tenaient les premiers rôles, dressant un portrait acide d’une Amérique passablement déglinguée.
Parmi les vingt films disponibles figurent des classiques du scandale, à commencer par Red Headed Woman de Jack Conway. Sorti en 1932, il met en scène Jean Harlow, qui a troqué sa chevelure platine pour une coupe rousse flamboyante (sur l'affiche en tout cas), dans le rôle d'une femme déterminée à brûler toutes les étapes de l'ascension sociale, même et surtout s'il faut rendre quelques hommes cinglés au passage. Le scénario d'Anita Loos (auteure des Hommes préfèrent les blondes) n'y va pas avec le dos de la cuillère pour disloquer les conventions sociales, s'abstenant même de livrer une fin morale à ce brûlot.
Même parfum anticonformiste avec la Divorcée de Robert Z. Leonard, dans lequel Norma Shearer et Chester Morris (le cochon de service dans d'innombrables films Pre-Code), noceurs new-yorkais, décident de former un couple parfaitement égalitaire. Plus drôl